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Le grand désengagement : travailler sans s’investir devient la norme

Publié le 17 mai 2025 par Guy Saillard

Le phénomène croissant du désengagement professionnel : une nouvelle norme dans le monde du travail

Depuis plusieurs années, le paysage du travail évolue à une vitesse sans précédent, notamment à cause des bouleversements liés à la crise sanitaire, à la digitalisation et aux transformations socio-économiques majeures de 2025. Aujourd’hui, le désengagement des employés n’est plus une exception isolée, mais une tendance structurelle qui s’installe durablement. La question centrale demeure : pourquoi de plus en plus de salarié·e·s, même dans des secteurs autrefois considérés comme exigeants comme la grande distribution ou l’industrie, adoptent une attitude distante voire apathique face à leur travail ? Les chiffres issus de la dernière étude de Gallup (2022) révèlent qu’en France, seulement 6% des travailleurs affichent un engagement élevé, contre environ 10% en Europe, ce qui coûte plusieurs milliards d’euros chaque année aux entreprises. D’un côté, cette tendance soulève des enjeux cruciaux en termes de compétitivité, de motivation et de santé mentale ; de l’autre, elle questionne la capacité des organisations à proposer des environnements où le travail rime avec épanouissement. La multiplication des expressions telles que « quiet quitting », « démotivation généralisée » ou « démission silencieuse » traduit cette complexité et la difficulté à en scruter les causes profondes. Face à cette nouvelle réalité, comment repenser les stratégies managériales et RH pour répondre à cette crise silencieuse ?

Les racines profondes du désengagement : entre attentes non satisfaites et nouvelles réalités

Le désengagement ne naît pas d’un simple coup de mou ponctuel. Il résulte souvent d’un décalage marqué entre ce que les employeurs promettent et ce que vivent effectivement leurs collaborateurs. Depuis 2020, ces frustrations se sont accentuées avec la montée en puissance du travail hybride, la digitalisation et la déshumanisation croissante des interactions professionnelles. Une étude récente de TotalEnergies montre que plus de 65 % des salariés considèrent que leurs efforts ne sont pas suffisamment reconnus, ce qui engendre une perte d’intérêt pour leurs tâches. Par ailleurs, la perception d’un manque de sens, d’une absence de perspective de développement ou encore de valeurs incohérentes avec les discours corporate alimente ce phénomène. Certains secteurs, comme celui de la grande distribution avec des acteurs comme Carrefour ou Decathlon, ont pourtant réussi à maintenir un certain engagement, grâce à des politiques internes innovantes. Mais pour la majorité des entreprises, la déconnexion entre attentes et réalité devient un véritable défi. La culture d’entreprise, l’équilibre vie privée-vie professionnelle ou encore la reconnaissance jouent un rôle clé dans cette équation. Quand ces éléments ne sont pas alignés, le risque de désengagement s’accroît de manière exponentielle.

Les différentes formes de désengagement : comprendre pour mieux agir

Le désengagement ne se limite pas à une attitude passive ; il peut prendre plusieurs nuances, chacune ayant ses implications. Parmi elles, on trouve :

Cette diversité impose une approche différenciée pour tenter d’inverser le cycle. La réduction du désengagement passe par une compréhension fine de ces différentes facettes, afin d’adapter les politiques managériales, comme le montre le cas de Coca-Cola ou L’Oréal, qui ont mis en place des programmes spécifiques pour renforcer le lien avec leurs équipes. Une vision systémique qui inclut la santé mentale, la reconnaissance et la cohérence entre discours et actions apparaît désormais comme indispensable pour combattre ce virus du XXIe siècle.

Les leviers pour restaurer l’engagement : de la stratégie à l’action concrète

Pour lutter contre le désengagement, les entreprises doivent s’engager dans une démarche proactive et renouvelée. Les leviers à mobiliser sont nombreux :

  1. Reconnaissance sincère : instaurer une culture de feedback réguliers et valoriser les efforts, comme le font Air France ou Renault dans leurs programmes de fidélisation.
  2. Sentiment de réalisme et de sens : communiquer en toute transparence sur les enjeux de l’entreprise, notamment dans des secteurs concurrentiels comme TotalEnergies ou Danone.
  3. Développement professionnel : offrir des formations continues et des possibilités d’évolution, à l’image de Decathlon ou Orange.
  4. Flexibilité et équilibre : mettre en place des politiques de travail hybride ou flexible qui respectent la diversité des besoins, un levier clé face à la fatigue mentale (https://saillard-guy.fr/la-fatigue-mentale-au-travail-atteint-un-niveau-record-en-2025/).
  5. Engagement social et environnemental : intégrer la RSE, comme le magnan de la stratégie de Carrefour ou le projet environnemental de TotalEnergies, pour renforcer le sentiment d’appartenance.

Ces mesures, si elles sont sincères et bien coordonnées, peuvent créer un cercle vertueux permettant de réduire significativement le phénomène de désengagement. Les entreprises qui adoptent une approche holistique comme L’Oréal ou Coca-Cola témoignent d’une efficacité accrue dans le maintien du lien avec leurs employés.

Les limites du management traditionnel face au désengagement : vers une nouvelle culture d’entreprise

Les méthodes classiques, souvent basées sur la hiérarchie et le contrôle, ont montré leurs limites pour faire face à la montée du désengagement. La logique punitive ou uniquement orientée vers la performance court-termiste ne suffit plus. Aujourd’hui, il faut devenir plus agile, humain et transparent. Certains grands groupes comme Orange ou Renault expérimentent la co-construction des objectifs avec leurs équipes, favorisant ainsi un sentiment de responsabilisation et d’autonomie. Cette transition vers une culture d’entreprise plus participative est essentielle, notamment pour faire face à la fatigue mentale et à la démotivation chronique (https://saillard-guy.fr/burn-out-bore-out-brown-out-et-maintenant/). Par ailleurs, la déconnexion entre discours et pratiques, ou encore l’absence d’écoute sincère, alimentent la défiance. La méfiance s’installe quand les salariés sentent que leur bien-être n’est pas une priorité réelle, conduisant inévitablement à un désengagement accru. Il devient urgent de repenser la manière dont on fédère et motive, en privilégiant la confiance, la transparence et la reconnaissance authentique.

Les enjeux psychologiques et sociaux du désengagement en 2025

Les conséquences du désengagement ne se limitent pas au simple rendement. Elles pèsent lourdement sur la santé mentale, le bien-être et le climat social au sein de l’entreprise. La fatigue mentale, exacerbée par les modes de travail hybrides et la surcharge informationnelle, atteint un point critique. Selon un rapport récent, près de 70 % des salarié·e·s déclarent ressentir une forme d’épuisement chronique. Les risques de burn-out, bore-out ou brown-out se multiplient, entraînant une hausse des arrêts maladie et des coûts indirects pour les organisations. Par ailleurs, la désaffection face à l’autorité ou aux valeurs institutionnelles fragilise le tissu social interne, accentuant la déconnexion intergénérationnelle. La reconnaissance des émotions, l’accompagnement psychologique et la mise en place d’un environnement serein sont désormais fondamentaux pour limiter ces effets délétères. La lutte contre le désengagement devient ainsi une question de santé publique et d’avenir pour toute organisation soucieuse de pérennité.

Les tendances futures : vers une transformation radicale du paysage professionnel

En 2025, il apparaît de plus en plus évident que le désengagement massif oblige les entreprises à revoir leurs modèles. La logique « performance à tout prix » cède la place à une démarche de quête de sens, d’épanouissement et de développement durable. La pression sur les résultats doit s’accompagner d’une responsabilité sociale renforcée, notamment pour des acteurs comme Air France ou L’Oréal. La digitalisation continue à transformer les relations, avec la généralisation du télétravail et du management par objectif partagé. La formation et l’accompagnement psychologique deviennent des investissements clés pour fidéliser. La capacité à écouter, à coconstruire et à responsabiliser sera un différenciateur majeur. Les employeurs qui sauront anticiper ces changements, comme le font déjà Coca-Cola ou Decathlon, seront mieux armés face aux défis du désengagement. La crise transitionnelle de 2025 pourrait ainsi ouvrir la voie à un modèle professionnel plus humain, plus durable et plus résilient.

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Guy Saillard

Je m’appelle Guy Saillard. Ici, je parle de ce que j’observe, de ce qui m’interpelle, de ce qui bouge autour de nous. Changement de société, évolution des mentalités, apparitions de nouvelles technologies, absurdités modernes ou révolutions silencieuses : ce blog est mon carnet de bord numérique. Ni expert, ni influenceur, ni donneur de leçons — juste un curieux de l’époque. J’écris comme je pense : avec sincérité, un peu d’humour, parfois une pointe de mauvaise foi… mais toujours dans l’envie de comprendre et de faire réfléchir.

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